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CJ WALKER : L’HISTOIRE DE LA PREMIÈRE FEMME AMÉRICAINE À DEVENIR MILLIONAIRE PAR ELLE-MÊME

Par Coline Dumas

Jeudi 5 décembre 2024

Temps de lecture : 3 min

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Des histoires d’ascension sociale fulgurante, il y en a eu beaucoup aux États-Unis. Mais celle de Madame C.J. Walker est unique : elle est une femme, afro-américaine, née de parents esclaves, et devenue millionnaire grâce à son empire du cosmétique.

Dans cet article, nous découvrons le parcours de CJ Walker, l’impact qu’elle a eu et l’inspiration qu’elle est devenue pour beaucoup.

Sarah Breedlove, qui sera connue sous le nom de Madam C.J. Walker, naît le 23 décembre 1867 en Louisiane aux États-Unis. Anciens esclaves, ses parents étaient exploités dans les champs de coton d’un riche planteur jusqu’à l’abolition réelle de l’esclavage deux ans plus tôt.

La vie n’accorde qu’une brève enfance à Sarah, qui doit très tôt apprendre à se débrouiller par elle-même. 

Il milite ouvertement pour les grandes familles et la fin du travail des femmes, se retrouvant, ainsi, en complète adhésion avec les mouvements évangélistes et anti-avortement. Cette récente recrudescence des discours réactionnaires se traduit également par la mise en avant de nombreux podcasts réalisés par des influenceurs masculinistes à l’instar d’Andrew Tate, ou bien de différentes trends mettant en valeur le mouvement des tradwife.

En effet, en perdant sa mère à l’âge de 7 ans et son père à l’âge de 10 ans, elle reçoit peu d’éducation. 

I had little or no opportunity when I started out in life, having been left an orphan and being without mother or father since I was seven years of age,” (J’ai eu peu ou pas d’opportunités en démarrant dans la vie, puisque j’ai été orpheline, sans mère ni père, à dix ans).

À 14 ans, elle se marie avec Moses McWilliams, un ouvrier. Les deux auront une fille deux ans plus tard : A’Lelia. Mais Moses meurt quatre ans plus tard et Sarah n’a alors que vingt ans, lorsqu’elle devient une jeune veuve avec une fillette en bas âge à charge. Dans cette nouvelle épreuve, qui n’est pas la première qu’elle traverse, Sarah fait preuve d’une détermination qui caractérisera toute son existence. 

Comme beaucoup de femmes de son époque, Sarah souffre de problèmes capillaires dus à de multiples facteurs : mauvaise alimentation, difficultés d’accès à une hygiène régulière, ou encore utilisation de produits d’hygiène agressifs causant des pellicules et la chute des cheveux.

 

« Ça m'est venu une nuit, dans un rêve. Les cheveux reflètent la beauté. Les cheveux reflètent nos émotions. Les cheveux reflètent notre héritage. Ils nous rappellent qui nous sommes, d'où nous venons et où nous allons. Les cheveux sont une force. Vous n'imaginez pas ce qu'on ressent quand on les perd. J'ai l'impression d'être née pour lutter ».

Désireuse de remédier à ce problème, Sarah s’initie d’abord aux soins capillaires auprès de ses frères, qui sont devenus barbiers. Par la suite, elle travaille pour Annie Malone, entrepreneuse afro-américaine, en vendant ses produits de soins capillaires destinés aux femmes noires. 

En parallèle, Sarah travaille sur son propre produit et met au point un soin permettant d’arrêter la chute de ses cheveux et de favoriser leur repousse.

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Avec sa fille A’Lelia, désormais âgée de vingt ans, Sarah développe sa propre gamme et sa propre entreprise de soins capillaires. 

En 1906, Sarah épouse Charles Walker, dont elle garde le nom malgré leur divorce 6 ans plus tard. Elle devient alors connue comme « Madam C.J. Walker ». Son entreprise prend le nom de Madam C.J. Walker Manufacturing Company.

Madam C.J. Walker vend d’abord ses produits au porte-à-porte, avec l’aide de son mari qui la conseille. Petit à petit, comme son affaire se professionnalise et rencontre un succès grandissant, elle passe la main à sa fille pour la vente des produits tandis qu’elle voyage au sein des États-Unis pour développer son activité. En 1908, son mari et elle ouvrent un salon de beauté et une école de coiffure.

Mais son parcours ne s’arrête pas là. En développant son commerce, elle soutient également l’émancipation économique des femmes et leur ouvre d’autres opportunités de travail. En 1917, la compagnie revendique ainsi la formation de près de 20 000 femmes.

Accroissant sa richesse et sa notoriété, Sarah exprime de plus en plus ses opinions politiques, et soutient les causes qui lui tiennent à cœur, défense des droits des femmes et des Afro-américain-es, en particulier à travers des donations.

Ainsi, Madame C. J. Walker est une légende. Décédée en 1919 à 51 ans, son histoire perdure et reste en mémoire. Noire, femme, elle a su surmonter beaucoup d’obstacles pour bâtir son empire et devenir une entrepreneuse à succès… ce qui était inhabituel à l'époque ! 

Netflix a même décidé d’en faire une série. Diffusée sur la plateforme en 2020, la série montre son parcours, sa volonté d'entreprendre, son courage et son audace. 

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